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24 décembre 2020

Entretien sur Maugis I

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Maugis a paru une première fois en 2005. Cette réédition a-t-elle été pour vous l’occasion de modifier le fond ou la forme de votre roman ?

Après quatorze ans d’errance, Maugis méritait la lecture impitoyable de l’écrivain blanchi sous le harnais – votre serviteur. A mes débuts, comme nombre de confrères, obnubilé par le désir de « tout » dire (et parfois, horresco referens, d’expliquer), j’oubliais de penser à mon lecteur, à la respiration du récit, à tout ce qui peut bloquer une lecture, comme les démonstrations professorales, l’érudition surnuméraire. C’est dans cet esprit que j’ai relu mon roman, le rasoir d’Ockham à la main : sans pitié mais avec jubilation. Dix mille mots sont tombés, victimes d’une rage purificatrice qui a suscité en moi un intense soulagement.

Quant au fond, je n’y ai rien changé ; je me suis contenté de débroussailler cette forêt pour mieux faire respirer ses grands chênes.

littérature,roman,maugis

Première édition, épuisée.

 

Comme dans Le Songe d’Empédocle, votre premier roman, ou, dans Le Prince d’Aquitaine, le cinquième, Maugis, le roman comme le personnage, est traversé par une instabilité fondamentale, qui se caractérise par une quête dans le temps et une fuite dans l’espace. Pourquoi aucun de vos personnages ne semble installé confortablement dans son époque ?

 

« Quête dans le temps et fuite dans l’espace », comme c’est bien vu ! Mon cher, vous êtes un lecteur lucide au regard d’aigle.

Si je ne suis aucun de mes personnages, tous viennent de moi, comme la foudre de Zeus, si vous me permettez cette métaphore un tantinet mégalomane. Vous connaissez sans doute ce penseur colombien, Nicolas Gomez Davila, que je préfère aujourd’hui à Cioran, naguère lu et relu. Parmi ses aphorismes qui, par leur puissance et leur concision, sont d’un Romain de la haute époque, prenez celui-ci : « Le réactionnaire n’est pas un nostalgique rêvant de passés abolis, mais celui qui traque des ombres sacrées sur les collines éternelles ». Mon travail d’artiste, le voilà – traquer des ombres, à rebours du siècle. Réagir contre l’abolition des formes et la fuite du sacré.

Comment par ailleurs être « confortablement installé » dans un monde où s’imposent pullulation et laideur, celui de la fuite des Dieux qu’annonçait Martin Heidegger dans Introduction à la métaphysique : « destruction de la terre, grégarisation de l’homme, suspicion haineuse envers tout ce qui est créateur et libre » ? Cette instabilité fondamentale que vous repérez chez moi, qui est aussi la vôtre, est celle de l’homme libre qui, pour citer à nouveau Gomez Davila « prolonge et transmet une vérité qui ne meurt pas ».

 

Un des charmes déconcertant de votre livre repose sur son « imprécise précision ». On ne parle pas des deux guerres mondiales, ni des SS par exemple, mais des Grandes Conflagrations et de l’Ordre Noir. Pourquoi ce choix ? Quel effet esthétique avez-vous cherché ?

 

Dans l’architecture du roman telle qu’elle s’est imposée à moi (car l’œuvre parle à travers moi, qui ne fais que transcrire), ce décalage spatial et temporel allait de soi. Mon ami Luc-Olivier d’Algange parle à propos de Maugis de roman historial, au sens que le récit, clairement inspiré des chansons de geste, inclut le visible et l’invisible - et donc le mythe, les archétypes, en un mot l’immémorial. Me pencher sur la triviale réalité se révèle au-dessus de mes forces.

Conflagrations, Ordre noir évoquent bien davantage qu’une tragédie historique - un phénomène d’ampleur cosmique, que constituent ces tueries industrielles sur terre, sur mer et dans les airs. En réactivant le mythe des Titans, les frères Jünger, en authentiques voyants, renouaient avec le thème des cycles, qui remonte à Hésiode et que les Brahmanes de l’Inde ont jadis théorisé. En tant qu’artiste, je ne me vois qu’exaltant la noblesse de l’imaginaire.

 

Il y a au moins deux livres dans Maugis, et c’est ce qui contribue à sa richesse et à sa densité : l’un, en surface, est un récit d’aventures et d’espionnage ; l’autre, en profondeur, est un roman d’initiation : or, avec ses rites électifs et ses traditions occultes, l’initiation n’est-elle pas tout à fait contraire à l’esprit démocratique qui veut de l’égalité et de la clarté ?

 

Je ne suis pas un adversaire de la clarté, héritage grec par excellence. Ni même de l’égalité des droits, cette isonomia qui nous vient d’Athènes. Le poison, c’est le matérialisme. La matière, en effet, avilit, et l’égalitarisme ne libère personne, mais enferme l’individu dans le ressentiment.

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L’initiation, quant à elle, doit rendre heureux et lumineux. Elle a pour raison d’être l’éveil, la conversion du regard, le passage à un niveau supérieur de conscience grâce, entre autres, à la libération de conditionnements multiples. Dans mes livres, je tente, sans illusion aucune, de témoigner de certaines tentatives, d’illustrer un type d’homme rayonnant.

 

On peut lire tous vos livres, vos essais comme vos romans, et notamment Maugis, comme des livres de formation, où l’on fait l’expérience de la beauté, de la guerre, de l’amour, du Mal, que l’on traverse, et à laquelle on essaie de survivre. N’est-ce pas votre façon de répondre à une déformation spirituelle et métaphysique générale, elle-même fondée sur un idéal de confort ? Et n’est-ce pas la crise d’identité européenne que vous décrivez de livre en livre, littéralement et métaphoriquement ?

 

Vous avez mille fois raison en disant que mes livres illustrent la crise de la conscience européenne en cet Age sombre annoncé par maintes traditions : obsession de la rupture permanente et d’une morbide transparence, refus fanatisé du principe même de transmission, inversion des valeurs, fascination pour l’informe chaos… Mon rôle d’artiste (je préfère ce vocable à celui, encore plus corrompu, d’ «intellectuel ») n’est-il pas de témoigner ? Mon rôle d’Européen n’est-il pas d’incarner l’essence de ma civilisation et de la défendre ?

 

Souvent, je crois distinguer, à partir de sa syntaxe, si un écrivain a ou non appris le latin. Quel rôle a joué la langue latine dans votre style ?

 

L’apprentissage du latin, dès l’âge de douze ans à raison de six heures par semaine (à l’époque, pendant les années 70, nous allions encore à l’athénée le samedi matin), a joué un rôle fondamental dans ma sensibilité d’écrivain. Comme vous, je tente de repérer chez mes confrères qui a fait du latin et en a tiré les leçons. Leur nombre diminue, hélas ! Un Montherlant, un Gracq, un Matzneff (qui cite Horace et Sénèque) sont devenus l’exception. Trop de jongleurs et de journalistes de variétés, trop de faux lettrés ignorant jusqu’à l’étymologie des mots qu’ils utilisent à tort et à travers. Trop de bavards sans colonne vertébrale, dénués du moindre sens de la langue. En un mot, trop peu de philo-logues, d’amants du français. Ne sommes-nous pas, nous autres écrivains, soldats de cette immense Armée des Ombres qui remonte à la Chanson de Roland, à Villon et à Charles d’Orléans ? Ne sommes-nous pas au service de la langue française ?

 

 

Christopher Gérard

Equinoxe d’automne MMXX

Propos recueillis par Bruno Lafourcade pour sa revue L'Irrégulière, numéro 2 (ici : https://fr.calameo.com/books/0062962813a929e94439a )

 

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 Avec Bruno Lafourcade et deux confrères

Voir le site de l'éditeur:

https://www.pgderoux.fr/fr/Livres-Parus/Maugis/390.htm

 

 

Écrit par Archaïon dans Opera omnia | Lien permanent | Tags : littérature, roman, maugis |  Facebook | |  Imprimer |

20 décembre 2020

OPTIMUM SOLSTITIUM

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ΖΕΥΣ ΗΝ -

ΖΕΥΣ ΕΣΤΙΝ -

ΖΕΥΣ ΕΣΣΕΤΑΙ -


Ω ΜΕΓΑΛΕ ΖΕΥ.


ZΕΥΣ ΠΡΩΤΟΣ ...


Joyeux solstice à tous les amis & correspondants !

Écrit par Archaïon dans Mythes et Dieux | Lien permanent | Tags : solstice |  Facebook | |  Imprimer |

14 décembre 2020

Exit John le Carré (1931-2020)

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Depuis son premier roman, L’Appel du mort (1961), David Cornwell alias John le Carré (attention à la minuscule : « pour des raisons freudiennes, précisait l’écrivain à propos d’un pseudonyme jugé par lui « ridicule », ce l minuscule est devenu pour moi une obsession ») n'aura cessé, jusqu'à près de quatre-vingt-dix ans, d’approfondir sa subtile connaissance du cœur humain.

Soixante ans d’une carrière littéraire ô combien prestigieuse (souvenons-nous du succès planétaire, en 1963, de L’Espion qui venait du froid, transposé au cinéma) n’ont jamais stérilisé cet auteur atypique qui témoignait non seulement d’une merveilleuse jeunesse d’esprit mais aussi d’une puissance créatrice au-dessus du commun. Nombreux sont ceux qui ne comprenaient pas que le Carré n’ait pas eu le Nobel de littérature, tant son oeuvre, traduite dans maintes langues, a changé du tout au tout le roman d’espionnage… et radiographié cette Angleterre impériale en déclin qu’il aimait et détestait à la fois. Too late.

Le Carré n’a-t-il pas réussi à créer des figures mythiques comme Georges Smiley (que bien des lecteurs n’imaginent plus que sous les traits d’Alec Guinness dans La Taupe, la série télévisée de la BBC) ? Le professeur à Eton devenu cold warrior à Berne, Hambourg et Berlin, l’agent des prestigieux MI 5 (sécurité intérieure) et MI 6 (documentation extérieure), le diplomate ( ?) du Foreign Office s’est, au fil des années et de quelque vingt-cinq livres, révélé comme l’un des auteurs majeurs de la littérature contemporaine.

Il y a quelques mois, il nous revenait avec un thriller, Retour de service (le titre original est autrement plus parlant : Agent Running in the Filed), qui s’avère une réussite : rythme, profondeur des analyses, retournements, farces et attrapes diverses, balance parfaite entre moments d’incrédulité et tension paroxystique, sans oublier l’humour désabusé et cette juvénile indignation.

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De quoi s’agit-il ? Du tournant dans la carrière d’un agent du Service, Nat, de son vrai prénom Anatoly, belle figure de déclassé comme souvent chez le Carré, lui-même fils d’un escroc haut en couleurs. Nat, quarante-sept ans, fils d’une Russe blanche et d’un colonel alcoolique des Scots Guards, revient à la Centrale de Londres après des années passées en poste à Moscou, Tbilissi, Tallinn, où il a recruté et géré toutes sortes d’agents. En somme, Nat est le petit-fils de Smiley, qu’il a dû croisé lors de sa formation. Notre Nat se retrouve relégué sur une voie de garage, au Refuge, une sous-commission qui sert de cimetière des éléphants, où végètent transfuges carbonisés, informateurs de cinquième zone, veuves des temps glorieux ainsi qu’une exceptionnelle Florence, qui lève un fameux lièvre en la personne d’Orson, nom de code d’un oligarque ukrainien qui fricote avec les services de Vlad, le maître de la nouvelle Russie.

Entre Forence, Nat et l’improbable Ed, joueur compulsif de badminton, un étrange trio se met en place, et ce dans une Angleterre qui aborde les rivages périlleux du Brexit sous l’œil glauque de Donald Trump, bête noire de l’écrivain. Le lecteur suivra en haletant le scénario du maître, où les agents 1° ne sont pas ceux que l’on pense, 2° travaillent parfois pour d’autres maîtres que prévu, 3° n’obéissent pas toujours aux ordres de leurs supérieurs, etc.

A l’ombre bien détectable de Smiley répond celle, fantomatique, de Karla, le maître du Centre de Moscou. Le communisme a sombré, les tchékistes d’antan ont passé la main sans pouvoir écrire leurs mémoires… mais ils ont semé des héritiers, par exemple Valentina, qui gère les illégaux de l’Europe de l’Ouest, une vraie tchékiste, jamais repérée par les services ennemis (= nous). Je laisse le lecteur découvrir la suite des opérations.

La trahison, la vanité humaine, les conditionnements mentaux de l’Upper Class, les jeux de pouvoir au sein des ministères sensibles, les réflexes induits par la vie clandestine, la manipulation sans scrupules des sentiments (ceux des agents, des collègues ou des supérieurs), les rapports filiaux (réels et fantasmés), la politique internationale et ses sordides dessous : avec tous ces éléments éminemment romanesques, le Carré joue avec un inimitable brio. Du grand art.

Le regretté Vladimir Volkoff, qui avait lui aussi participé au Grand Jeu, avait coutume de dire « moustache foireux tourne gens-de-lettres ». Trop tendre, pas assez cynique sans doute pour faire un pur espion, le Carré a trouvé son salut dans la littérature, pour notre plus grand profit.

Sa mort suscite en moi une profonde tristesse.

 

Christopher Gérard

 

John le Carré, Retour de service, Seuil. A lire aussi, le Cahier de l’Herne John le Carré, dirigé par Isabelle Perrin, la (brillante) traductrice de l’écrivain.

 

Voir aussi

 

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Écrit par Archaïon dans Hommages | Lien permanent |  Facebook | |  Imprimer |

06 décembre 2020

MAUGIS

 

littérature

En librairie 

Chevalerie et société secrète, ce roman iniatique plonge ses racines dans le roman noir praguois à la Meyrink  tout en présentant des résonances à la Borges


Une oeuvre inclassable et magnétique.

« Maugis cheminait, le crâne rasé, le corps couvert de peaux de renard pour le protéger des atteintes du froid, de plus en plus vif au fur et à mesure de son ascension. (…) La neige fit son apparition, et avec elle, Maugis comprit qu'il approchait de son but. Cette neige de l'Himalaya, il la toucha, la piétina durant des semaines, ouate glacée qui purifia ses pensées de toute noirceur. Des réminiscences de bataille lui revinrent en mémoire : la poussière d'un terrible été et le sang de ses victimes sans nombre. Ce fut grâce à l'eau solidifiée des cimes sacrées que le jeune homme se lava enfin de tenaces souillures. »

Qui est donc Maugis, ce jeune homme aux yeux émeraude ? Un poète ballotté par les tempêtes de l’histoire ? Un mage issu de la nuit des temps ? Trois figures féminines tissent son destin... Échappera-t-il au sortilège qui le menace ? Lèvera-t-il le voile qui recouvre les circonstances obscures de sa naissance ? Triomphera-t-il des passions qu’il déchaîne autour de lui ?
Une quête envoûtante et une réhabilitation du merveilleux, servies par un style lumineux.

 

littérature


Par Christopher Gérard, né en 1962, auteur, aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, d’Aux Armes de Bruxelles (récit couronné par l’Académie royale), Le Prince d’Aquitaine (roman, Grand Prix spécial de L’Incorrect). Diffusion/distribution CEDIF/POLLEN

 

https://www.pgderoux.fr/fr/Livres-Parus/Maugis/390.htm

 

"L’extraordinaire Maugis, roman qui contient tout le siècle dernier avec une superbe subtilité paradoxale, dans l’esprit des grandes œuvres des années 1930."
Thierry Marignac

*

Magistrale étude de Luc Dellisse :

https://le-carnet-et-les-instants.net/2020/07/03/gerard-m...

 

"Un roman ésotérique entre Oxford, Paris, Rome et Bruxelles où l’on retrouve la passion de l’auteur du Prince d’Aquitaine pour la vieille civilisation « gréco-druidique » et son goût pour les fastes de la nôtre. "

Olivier Maulin

*

"Christopher Gérard montre ici une ambition dont il a de toute évidence les moyens et son récit bouleverse, enthousiasme et émeut dans son obstination à démontrer que, si la vraie sagesse ne vient jamais, nos bibliothèques demeurent malgré tout le seul antidote à l’éternel et mortifère retour du nihilisme. "

 Jérôme Leroy

*

"Maugis, ode à la vie et aux héritages, est de ces livres envoûtants, littéralement enchanteurs, qui vous captivent l’âme en même temps qu’ils vous élèvent au firmament de l’intelligence. "

 Aristide Leucate

*

"On retrouve l’esprit des Falaises de marbre de Jünger dans ce livre où Christopher Gérard tisse un ouvrage raffiné à partir des mythes du continent, de ses grands poèmes, de ses sagesses complémentaires, embrassant Nerval, Wilde et Apollon, Homère et les Préraphaélites, toute une nostalgie antique, romantique et aristocratique en somme. "

Romaric Sangars

 *

"Ce roman dur et poli comme l’ivoire, on y plonge aussi légèrement qu’en la fontaine de jouvence. La langue est tant acérée que dense, sans sécheresse. Pas ronde, mais pleine. (…) Certains livres donnent à penser ; ce roman donne à prier."

Thibaud Cassel

*

"Il faut lire Maugis avant que l’éclat des choses divines qui hante la nuit des hommes ne se dissipe tout à fait."

Luc Dellisse

 *

"Ce roman « rétro » est une vision absolument prophétique de la société contemporaine. "

 Thierry Marignac

 

*

« Je dois vous avouer que j’ai beaucoup et très vivement apprécié votre roman Maugis, sur lequel je me suis réservé le droit de faire un important article, livrer toutes les raisons, y inclus les plus cachées, de la fascination obstinée que ce roman n’a pas fini d’exercer sur moi. » 

Jean Parvulesco

*

"L'antidote nécessaire à la médiocrité, à la petitesse, et au néant contemporains."

Jacques d'Arribehaude

*

"Un véritable joyau"

David Mata

*

 

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"Un Abellio qui saurait écrire… Voilà CG, intelligent comme un diable, élégant comme Byron, cavalier comme Stendhal, profond comme Billy Wilder c'est-à-dire avec légèreté et c'est là toute la grâce de votre livre, cette façon de traiter de choses graves avec désinvolture. Heureuse qu'il existe dans ce camp où beaucoup firent le choix de Sparte contre Athènes un garçon tel que vous."

Sarah Vajda

*

"Bref, autour de l'énigme du monde, le voyage initiatique et la quête d'un illuminé de la plus lointaine histoire poétique comme de la plus haute sagesse intemporelle"

Pol Vandromme

*

"Christopher Gérard appartient à la nouvelle cohorte d'écrivains qui ont entrepris de réenchanter l'univers dépeuplé de ses dieux, désertifié par le matérialisme, monde lunaire où des individus erratiques, solitaires, déracinés, aveugles, avides, se croisent, se heurtent, …"

Michel Mourlet

*

« Belle écriture, classique et nervalienne. Plaisir à se retrouver dans le monde des poètes missionnés, de Virgile à Hölderlin. Dans le souvenir lumineux de cette Hellade au principe de ce que nous sommes et de tout ce que nous aimions quand la pensée marchait à l’endroit. »

Christian Dedet

*

"Ernst Jünger l'ambigu aurait apprécié votre secrète épopée. (…) Grand merci, cher Poète, de m'avoir offert l'occasion d'une lecture différente."

Guy Vaes

*

"Surprenant parcours, de l'université d'Oxford au toit du monde, où les oies sauvages rejoignent des dieux pour le moins exotiques."

Jean Mabire

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"Une victoire décisive remportée sur la linéarité. Maugis enchante au sens fort du terme."

Luc-Olivier d'Algange

 

 

 

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25 novembre 2020

Avec Bertrand Lacarelle

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Plus Oultre, la magnifique devise de Charles-Quint, pourrait bien devenir celle de Bernard Lacarelle, preux d’Angers, qui, dans son dernier livre, lance une fraternelle exhortation à « réveiller les cœurs français », ô combien oublieux de leurs lumineuses origines. Comment comprendre Ultra-Graal, ce livre qui ne ressemble à rien (ce qui est souvent bon signe), sinon comme un fiévreux appel à l’insurrection chevaleresque, comme une volonté de revenir au XIIème siècle ? Ultra-Graal ? Un brûlot suzerainiste ; le manifeste de l’arthurienne sécession.

Pour le frère Lacarelle, tout commence avec Chrétien de Troyes vers 1178 (après Jésus-Christ), le rhapsode qui, en composant Lancelot ou le chevalier de la charrette, puis Perceval ou le conte du Graal, fonde la littérature française comme Homère le fit pour la Grèce. Au tréfonds de notre âme, nous savons que, de Don Quichotte aux Trois Mousquetaires, la grande littérature est histoire de paladins sans peur et sans reproche.

Cette « si grande clartez » que chante Chrétien de Troyes est celle qui guide son lointain disciple Bertrand d’Angers, ultra réfugié dans la sylve ancestrale.

Manifeste spirituel et terreauriste (i.e. en faveur d’une écologie intégraale), Ultra-Graal déconcerte et fascine en tant que Grande Restauration de l’Âme Ardente et sans Limite, pour citer un graffiti qu’affectionne l’auteur. « Nous formons un archipel perdu dans l’océan conforme », s’exclame-t-il à bon droit.

Pourquoi ce livre attachant me fait-il songer au Grand d’Espagne de Roger Nimier ? Même race, mêmes nostalgies, même panache.

La suzeraineté ou la mort !

 

Christopher Gérard

 

Bertrand Lacarelle, Ultra-Graal, 174 pages, 18€

 

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