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23 avril 2014

Un Homme dans l'Empire

 

 Un curieux roman antimoderne

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que j'ai chroniqué ici :

 http://www.lespectacledumonde.fr/index.php?option=com_con...

 

 

 

Écrit par Archaïon dans Lectures | Lien permanent | Tags : inchauspé, roman |  Facebook | |  Imprimer |

30 janvier 2014

Vogelsang ou la mélancolie du vampire

littérature,roman,vampire

 

Prix Indications du meilleur roman 2012.

 

"Un récit d’une tristesse superbe et d’une nostalgie infinie, en parfaite adéquation avec une écriture fine et racée sur fond de chronique douce-amère d’une élite face à son déclin inexorable."

 Superbe papier du cher Pierric Guittaut :

http://pierric-guittaut.blogspot.fr/2015/09/vogelsang-la-melancolie-du-vampire.html

*

 

« Une rare intensité. (...) l'ouvrage conjugue la force et l'originalité de l'argument avec une langue aux inflexions magiques. » 

David Mata, Eléments

 

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« Laszlo Vogelsang, vampire mélomane raffiné, sévit à Bruxelles. Il se parfume chez Caron, lit Platon et Kleist, admire Mario Praz le vertigineux érudit dont personne n'ose prononcer le nom à Rome, pleure en écoutant Alfred Deller chanter Purcell, Laszlo, esthète délicat et solitaire avec qui on partagerait volontiers une coupe de sang non frelaté en écoutant Scarlatti ou Dowland! »

Gérard Oberlé, Lire, juillet 2012.

 

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Belle et sensible recension sur le site de l'Association des Ecrivains Belges, sous la plume de J. Bodson:

http://www.ecrivainsbelges.be/index.php?option=com_conten...

 

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« On est plus proche des écrits de Jean Ray ou de Leo Perutz que de la sage T***... On ne s'en plaindra pas: l'auteur d'Aux Armes de Bruxelles n'écrit pas pour les adolescents attardés (...) Il nous offre un grand roman, (...) occulte et inquiétant.»

Bruno Favrit.

 

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« Ce que Christopher Gérard raconte, avec un raffinement très XIXème voire XVIIIème siècle, quelques clins d'oeil amusés et une plongée passionnante dans le terrain de chasse inhabituel qu'est la Bruxelles nocturne, c'est le pesant et profond sentiment de mélancolie qui envahit petit à petit Vogelsang ».

Jean-Claude Vantroyen, Le Soir du 15 juin 2012

http://archives.lesoir.be/la-musique-nostalgique-du-saign...

 

*

 

« Raffiné élégant, le vampire de Christopher Gérard, le docteur Laszlo Vogelsang, spécialiste en hématologie comme il se doit, est une créature d'Ancien Régime qui a les manières du prince de Ligne. (...) Entre E.T.A. Hoffmann, Baudelaire et sir Arthur Conan Doyle »

François Bousquet, Le Spectacle du Monde, juin 2012.

http://www.lespectacledumonde.fr/index.php?option=com_con...

 

*

 

«Laissant courir à sa guise une imagination subversive, Christopher Gérard poursuit avec ironie et élégance un récit ludique qui se déploie dans un décor étonnant (…) Ce roman fort réussi qui commence par un divertissement brillant se termine comme un roman initiatique, dans la tradition romantique du héros ténébreux à la recherche de lui-même». 

Anne Richter, Le Carnet et les Instants, juin 2012

 

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 Une lettre de Michel Déon à propos de  Vogelsang: « votre machination d'un fantôme tourne le dos à ce que je sais de vous. Bravement, vous n'hésitez pas à traiter un sujet légendaire au risque de vous brûler. Personnellement, je trouve cela très bien et construit avec rigueur (on ne peine pas une seconde à le lire), et avec un sens de l'horreur qui, d'ailleurs, réflexion faite, a toujours été là dans vos livres, mais bien tenu en bride. Là, franchement, j'ai eu... peur.»

Le 5 juin 2012

 

 *

 

L’intrigue est élégante, qui commence in medias res, où présent et passé s’instruisent, où d’habiles silences du récit ajoutent à l’étrangeté. Loin des Carpates et du gothique, Vogelsang ou la mélancolie du vampire renouvelle le genre avec style et pertinence. »

Mon confrère et néanmoins ami Arnaud Bordes, grand amateur de littérature fin de siècle:

 

http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=1&sr...

 

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Belle et pertinente critique du roman sur le site non conformiste Causeur sous la plume d'un jeune talent de l'équipe, Daoud Boughezala:

 

http://www.causeur.fr/vogelsang-un-vampire-humain-trop-hu...

 

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« Conte de l'intime sang pour sang inspiré, une écriture belle et exigeante, raffinement et élégance, une qualité de style incomparable qui fait de l'auteur un écrivain à part entière, contre-courant plaisant - phrases antiques pour une modernité désenchantée -, empreint d'ironie, le tout saupoudré de références, de non dits presque dits et de jolies allusions, la sauce gérardaise prend, menant à la réflexion; l'on se met à aimer Laszlo, sa mélancolie semblable aux variations Goldberg, sa sensibilité et sa sourde inquiétude, son malaise grandissant et sa détresse lancinante: "Pour Laszlo, le piano l'aidait à voguer sur les flots du temps qui tout dévore. Et Scarlatti embellissait ses rêves de touches allègres, graves cependant car le compositeur feint la légèreté pour mieux résister à la douleur de l'exil. »

 

 

Thierry-Marie Delaunois sur

http://www.thierry-mariedelaunois.com/pages/accueil/lectu...

 

 *

 « Les grandes villes du monde ont "leur" écrivain. Dublin, New-York, Berlin, Le Caire pour ne citer qu’elles. La capitale de l’Europe a longtemps été boudée par les romanciers qui préfèrent situer outre-Quiévrain leurs inventions romanesques.De livre en livre Christopher Gérard est peut-être en train de devenir l’écrivain de Bruxelles, avec un "E" majuscule. »

 

Bel entretien radiophonique avec Edmond Morel ce 16 mai 2012:

 

http://www.demandezleprogramme.be/Ecoutez-Christopher-Ger...

 

 *

 

« Monsieur Gérard a la plume alerte. Son vampire a la classe de Christopher Lee et l'appétit de Tom Cruise. Nuit canine, nuit de Chine ! »

Service littéraire, mai 2012

*

 

« Jouant avec une habilité consommée, Christopher Gérard multiplie les références, les sous-entendus, les allusions perfides et perverses. Les fastes d’enfer et un brin de bouffonnerie font de ce roman un régal. »

Alfred Eibel, Valeurs actuelles, 10 mai 2012.

 

*

 

"Ce conte entre cannibalisme et dandysme ne transpose pas seulement le mythe du vampire dans les rues de Bruxelles, il le recrée par l’imagination rocambolesque du romancier comme par son regard sur le monde actuel : la fin d’une époque, la nostalgie d’une culture qui s’enfonce dans l’oubli comme fondent les glaces de l’Arctique, le goût des mythes dans lesquels les hommes se sont projetés de la forêt celtique aux rives du Gange. Cela se lit, me semble-t-il, comme en filigrane de ce récit pas triste pour autant, marbré d’ironie, tramé d’inventions narquoises et de sourires en coin. Et pourtant, si la mélancolie du vampire était aussi celle de Christopher Gérard ? "

Jacques Franck, La Libre Belgique, 7 mai 2012:

 

http://www.lalibre.be/culture/livres/article/736442/un-va...

 

et entretien avec l'auteur sur:

 

http://www.vampirisme.com/interview/gerard-interview-voge...

 

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 Le roman a été évoqué dans l'émission de J.-P. Hautier, "Bonjour quand même" le mardi 8 mai à 9h

http://www.rtbf.be/radio/player/lapremiere/podcasts?c=LP-...

 

Il fait aussi l'objet d'une chronique dans l'émission 50 degrés nord diffusée le jeudi 10 mai à 19h sur ARTE Belgique, et qui peut être écoutée ici: http://www.rtbf.be/video/v_50-degres-nord?id=1728543&... 

 

*

 

 « Vogelsang ou la mélancolie du vampire se lit à cette allure dont on découvre les textes inattendus : celle de la délectation empressée. (…) Sans jamais sombrer dans le roman de genre, Christopher Gérard revisite avec panache la veine fantastique en lui prêtant une dimension authentiquement décalée. (…) A l’aurore d’un nouveau millénaire, Christopher Gérard persiste à manier la plume fin-de-siècle – une audace où il excelle. »

Frédéric Saenen, Le Magazine des Livres, avril 2012

 

Pour lire l'article complet: http://www.lagedhomme.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=...

 

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**

 

 

Mon vampire à moi est mélomane, musicien et quelque peu dandy. Il vit et tue à Bruxelles dans le souvenir du Paris de Louis-Philippe, du Moscou d'avant la Révolution, du Vermont des années 60. Le regard détaché - avant tout celui d’un prédateur - qu'il jette sur l'homme moderne comme sur notre époque se révèle singulier. Sa rencontre avec une humaine, Penthésilée, lui fera découvrir les affres de l’amour et scellera leur destin.

Vogelsang peut se lire comme un conte philosophique sur l'amour, la mémoire et la mort. J’y vois aussi une tragédie d'où l'humour noir n'est pas absent.  Le mythe du vampire s’y trouve subverti, traité sur un mode parfois satirique afin de susciter une réflexion sur la fuite du temps, l'évolution de l'humanité, les pouvoirs cathartiques de la musique (chaque chapitre se termine par un intermède musical symbolique où apparaissent e. a. Richter, Gould et Lipatti).

La psychologie de mon prédateur - complexe et fascinante - renouvelle  l'image du vampire tout en conservant des archétypes du récit vampirique, avec des clins d'œil cinématographique (de Nosferatu à Morse) et littéraires (de Stoker à Rice) qui combleront les amateurs. 

 

 

 Pour commander :

 

https://www.lagedhomme.com/ouvrages/christopher+gerard/vogelsang+ou+la+melancolie+du+vampire/3817

 

 

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25 février 2013

L'Homme sans bagages

Pol-Homme-sans-bagages.jpgAuteur discrète mais appréciée des amateurs exigeants, Emmanuelle Pol incarne un condensé d’Europe, puisque cette Milanaise de père français a passé son enfance en Suisse avant de se fixer à Bruxelles. Son dernier livre, L’Homme sans bagages, évoque  à mots couverts certain « petit pays maussade », ses charbonnages et ses curés, sa capitale de province. Pourtant, le sujet de ce roman réussi plane bien au-delà d’une peinture de la Patrie des Arts et de la Pensée, car Emmanuelle Pol s’est amusée, non sans cruauté, à dépeindre un orphelin au cœur sec, l’étrange S., nomade résolu qui croit choisir la voie que le destin lui impose. Le roman se double d’une réflexion sur les illusions de la liberté, les enchaînements de l’implacable nécessité. Ne cite-t-elle pas, en exergue, Sophocle et Rosset, experts ès tragédies ?

Un orphelin donc, rejeton d’un couple disparu dans un accident de voiture. Un adulte sans attaches, dur à la tâche et point trop sentimental. Un fuyard, qui efface (presque) toutes ses traces, un joueur aussi qui se rit des identités sociales. Après quarante ans de courses et de relatif oubli, le voilà qui revient dans la patrie de son père pour une absurde histoire d’homologation de diplôme - à soixante ans passés !

La rencontre avec la Petite, une juriste frais émoulue, servira de détonateur et, tel l’abeille contre la vitre, l’errant sans remords ni regrets va se disloquer, rattrapé par le rapide destin. Cet homme, qui croyait pouvoir se passer d’un masque, qui se glorifiait de n’appartenir à personne, part en charpie. Comme victime d’une malédiction antique, l’homme si fier de voyager sans valises n’est plus qu’un vagabond exténué ; l’égoïste forcené se repent d’avoir été lâche et ingrat. Un périple dans la Grèce de ses ancêtres rendra possibles d’ultimes retrouvailles.

Servie par un style ciselé au poignard et par un humour septentrional, Emmanuelle Pol nous propose, mine de rien, une tragédie grecque où se croisent Ulysse et Œdipe. Dense, tonique et truffé d’allusions subtiles, L’Homme sans bagages révèle une romancière de talent, qui est aussi une amante de la sagesse.

 

Christopher Gérard

 

Emmanuelle Pol, L’Homme sans bagages, Finitude, 15€

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08 décembre 2010

Porte Louise

 

 

 littérature,roman,bruxelles

Sur mon roman 

 

Porte Louise

 

la chronique sensible publiée le 7 décembre sur le site:

 

http://www.e-litterature.net/publier2/spip/spip.php?artic...

 

et

 

l'article de Christian Brosio dans le Spectacle du Monde

 

http://www.lespectacledumonde.fr/index.php?option=com_con...

 

et celui de Joseph Duhamel dans Le Carnet et les Instants

 http://www.promotiondeslettres.cfwb.be/index.php?id=6904

 

Après trente-huit ans d'absence, Louise revient dans sa ville natale, Bruxelles, pour mener une enquête sur la disparition de son père, Charlie, séduisant Irlandais mystérieusement assassiné alors qu'elle n'était qu'une enfant.Au cours de ses recherches dans la capitale, Louise découvre les multiples facettes d'une ville qu'elle croyait connaître et nous entraîne à sa suite d'endroits disparus en lieux bien réels où l'on se régale.

 En quête d'une vérité qui se dérobe sans cesse, Louise rencontre des interlocuteurs aussi variés qu'attachants: un commissaire de police, tombé amoureux d'elle à douze ans; Ingrid, la secrétaire et confidente de Charlie, qui s'est éprise de lui à Berlin en 1943; une avocate branchée à la vie compliquée; un espion français, libertin et amateur d'art; Lord Pakenham, l'ancien chef de l'Intelligence Service, qui a bien connu Charlie à Lisbonne pendant la guerre.

A une Louise de plus en plus désemparée, chacun dévoile à sa manière un aspect de la vie complexe de Charlie et propose, non sans arrière-pensées, son hypothèse sur la mort d'un homme insaisissable. Les continuels allers et retours entre Bruxelles et Dublin des années soixante à aujourd'hui, le balancement permanent entre humour, nostalgie, suspense et gourmandise constituent une mosaïque pleine de fantaisie.

Porte Louise est une sorte de polar, de roman d’espionnage. Plus encore, c’est le roman du souvenir et de la réminiscence, l’histoire d’une femme émouvante, lancée dans une quête progressant par cercles concentriques jusqu’au coup de théâtre final.

 

http://www.lagedhomme.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=...

 

"Porte Louise est un roman d’espionnage plus proche de ceux de John Le Carré ou de Vladimir Volkoff que de ceux de Gérard de Villiers ou de Ian Fleming. Mais en le lisant c’est surtout au film d’Éric Rohmer, Triple Agent, que nous avons songé, éprouvant le même plaisir à la lecture de l’un qu’au visionnage de l’autre. Comme l’écriture cinématographique de Rohmer, la langue de Christopher Gérard est élégante, concise et précise. Mais il écrit aussi avec gourmandise lorsqu’il évoque une dégustation de charcuterie du Sud-Ouest arrosée de « deux fillettes de Chinon frais, légèrement fumé […] doux comme du lait »,"

D. Marc, sur le site Polemia

http://www.polemia.com/article.php?id=3173

« Christopher Gérard, infatigable piéton de Bruxelles, infatigable lecteur, infatigable fouineur, excentrique rêveur. »

Jacques Franck,  La Libre Belgique

 

http://www.lalibre.be/culture/livres/article/569231/porte...

 

   

Un entretien radiophonique sur Porte Louise:

http://www.demandezleprogramme.be/Bruxelles-a-un-nouveau-...

 

 Superbe chronique de l'écrivain et éditeur Arnaud Bordes:

"Aussi Porte Louise est-il un roman qui sans cesse balance entre le Contingent et le Nécessaire, autrement dit entre le monde changeant des apparences et le monde invariant de l'Etre.
C'est aussi un style, un art de vivre, fait de désinvolture et de profondeur, d'élégance réactionnaire et de gourmandise, qui pourrait être de quelque littéraire hussard de naguère.

 

http://www.lavielitteraire.fr/index.php/porte-louise

 

 

«Etrange Bruxelles que celui de Christopher Gérard, déglingué, improbable, sans  conteste attachant. Chaque page respire l'allégresse d'une histoire menée allegro vivace,

sinon allegro con brio»

Alfred Eibel, Valeurs actuelles

 

 

http://www.valeursactuelles.com/culture/guide-livres/guid...

 

  

 "La visite croisée des univers du "troisième homme" et de Valery Larbaud, en somme !" 

Christian Dedet

 

 « Votre intrigue est passionnante, rondement menée et…plausible ! »

Pierre Joannon

  

"Sa jubilation textuelle, votre façon de toucher la cible, ce vocabulaire jamais gratuit..."

Guy Vaes

  

"Un jeu diabolique (...) un roman plus proche de la réalité

que toutes les compilations des historiens."

Michel Déon

 

 

"Alacrité est le terme qui me vient à l'esprit,

celui qu'impose la succulence de vos pages."

David Mata

 

 "A lire d'un trait, en en s'interrompant

que pour noter les bonnes adresses bruxelloises."

Alain Lefebvre, Juliette et Victor

 

       

 

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04 décembre 2006

Le Tchékhov belge

Entretien avec Jacques Henrard

Christopher Gérard : Qui êtes-vous ? Comment vous définiriez-vous ?

D'un naturel paresseux, je suis grand travailleur par passion, mélancolique de tempérament, mais furieux optimiste de conviction. Mon credo le plus essentiel : la vie est bonne, le bonheur est au bout. La clé de ce bonheur, c’est  l'amour, dans son acception la plus large.

Quelles ont été pour vous les grandes lectures ? Les grandes influences ?

Mauriac, dans ma jeunesse, m’a donné le goût de la densité sculpturale, Dostoïevski m’a communiqué un peu de son immense empathie avec le drame humain. Plus tard, le nouveau roman a renforcé ma conviction de notre impuissance à rendre compte du mystère du monde et à le faire rentrer dans les catégories de notre esprit. Il m’a détourné de la suffisance intellectuelle et orienté vers une attitude plus modeste et plus concrète pour aborder les êtres et les choses.

Les grandes rencontres littéraires et artistiques en plus de quarante ans de carrière?

Trois rencontres furent pour moi capitales. Franz Weyergans, dans les années soixante, fut le premier à croire en moi et à m’introduire dans le milieu de l’édition. Charles Bertin, ensuite, m’a aidé de ses conseils avec une lucidité et une générosité dont je lui sais infiniment gré. Vladimir Dimitrijévic, enfin, par l’accueil chaleureux qu’il m’a réservé aux Editions de l’Age d’Homme, m’a donné la confiance nécessaire pour écrire mes cinq derniers romans.

Dans votre dernier roman A Samedi ?  (L’Age d’Homme), vous mettez en scène un sympathique trio de potaches devenus avec le temps des amis fidèles. Quelle est la part d’autobiographie dans ce roman intimiste.

Tout roman est autobiographique, me semble-t-il, dans la mesure où le thème choisi par l’auteur l’est en fonction d’un souvenir à raviver, d’une peur à exorciser, d’un remords à apaiser, d’un manque, d’un regret, d’une nostalgie à combler. Pourquoi ai-je ressenti l’impérieux besoin d’écrire un livre sur l’amitié ? Pour le savoir, il faudrait une psychanalyse. Ceci dit, ce récit est purement imaginaire et je n’ai jamais vécu d’amitié en trio.

Quand vous écrivez : « Le triomphe de mon trio, quelle injure aux naufrages de nos duos passés », voulez-vous dire que l’amitié l’emporte souvent sur l’amour ?

Un de mes petits fils, depuis ses premières années de primaire, me parle de deux copains avec lesquels il forme un trio très soudé. Il a grandi. Comme la plupart des  jeunes, il a mis quelque temps avant de se fixer en amour et je me suis posé la question : comment l’amour, beaucoup plus essentiel dans une vie que l’amitié, est-il souvent plus fragile qu’elle ? Pour mettre en lumière ce paradoxe, j’ai imaginé que le narrateur raconte cette aventure à son amante et que le souvenir de l’amitié se mêle constamment au vécu de l’amour. Chacun des deux partenaires a connu des échecs en amour. Aspirant à rendre leur union définitive et à la sceller par la venue d’un enfant, il est naturel qu’ils mettent en regard la solidité d’une amitié de jeunesse avec le naufrage de leurs amours passées.

Votre éditeur et ami Vladimir Dimitrijévic, quand il parle de vous, vous qualifie de Tchékhov belge. Alors, quid de Tchékhov ?

Je suis absolument confus de ce rapprochement. Mais quand il l’a risqué, Vladimir Dimitrijévic ignorait – et il va sans doute seulement apprendre – que Tchékhov est depuis quarante ans mon auteur fétiche en théâtre et que je lui voue un véritable culte. Je me sens à des années lumière du génie de Tchékhov, mais qu’on ait pu déceler une parenté, même lointaine, entre lui et moi, c’est pour moi un grand bonheur.

Le ton de vos romans varie en fonction des personnages. Comment caractériser le ton de A Samedi ? 

Celui de l’autodérision. Il faut imaginer le narrateur un demi-sourire au coin des lèvres. Par pudeur, pour masquer son émotion, il fait des phrases, pastichant sa propension à la littérature et sa déformation de professionnel de la culture. Il exagère ironiquement les manifestations de son vieillissement, jouant au vieillard précoce, pour monter en épingle l’écart entre son âge et celui de sa compagne plus jeune.

Publié dans la Revue générale, janvier MMV

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