22 janvier 2015
1 Savile Row
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24 octobre 2014
De l'Elégance masculine
Julien Scavini, arbitre des élégances
Excellente idée qu’a eue le jeune tailleur parisien Julien Scavini, de publier ses intelligentes réflexions sur l’élégance masculine sous la forme d’un album illustré avec goût, qu’il a intitulé Modemen, avec un clin d’œil aux amateurs de cette fameuse série US, Mad Men, qui a tant fait pour remettre à l’honneur une esthétique classique. Lorsque je lui ai rendu visite dans sa ravissante boutique située à quelques encablures des Invalides, Scavini m’a expliqué que, au départ, il avait une formation d’architecte et qu’il avait appris le métier de tailleur par la suite. Pourquoi avoir abandonné l’architecture ? La crise, et surtout une formation par trop cérébrale négligeant le goût et le bon sens au profit d’un radotage postmoderne (Bourdieu, Derrida & tutti quanti). Surtout : la passion du beau ; le goût des étoffes ; la volonté d’illustrer et de défendre une élégance intemporelle. Car Scavini tient clairement pour l’élégance anglaise, dans la lignée de l’illustre James Darwen, l’auteur d’un livre talisman, hélas épuisé, que tout gentilhomme a posé sur sa table de chevet, Le Chic anglais.
Modemen se présente comme un bel album dont toutes les illustrations sont de la main de l’auteur, dans un style que je rapprocherais de la ligne claire, celle d’Hergé. Pas une seule photographie donc, mais des dessins soignés… dignes d’un architecte (qui aurait désappris Bourdieu !). Scavini y répertorie les 101 basiques du vestiaire masculin, de la cravate aux souliers, en passant bien entendu par le costume, sa spécialité. Etoffes, cols, coupes et astuces, accessoires et détails de fabrication (le veston, entoilé ou, horresco referens, thermocollé ?), notre jeune spécialiste passe tout en revue sans dogmatisme aucun, toujours fidèle au goût classique - rien de trop -, mais sans jamais jouer au scrogneugneu ni au ringard. Bref, un ouvrage précieux, enrichi d’une liste d’adresses, malheureusement limitée à la seule Lutèce.
Christopher Gérard
Julien Scavini, Modemen, Ed. Marabout, 224 p., 16.90€
Voir le site et le blog de Julien Scavini : http://www.scavini.fr/
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James Sherwood, gentleman londonien
The Perfect Gentleman ! Quel gentilhomme ne rêve d’égaler Oscar Wilde, Cary Grant ou l’actuel Prince de Galles, ces modèles de classe et de raffinement ? Sous ce titre lumineux, James Sherwood, le spécialiste de l’élégance britannique - il est l’auteur de l’ouvrage de référence sur les tailleurs de Savile Row* - propose un album somptueusement illustré où sont reprises les trente maisons londoniennes qui comptent, ces maisons mythiques qui fournissent rois et princes depuis deux siècles et qui, aujourd’hui, connaissent une étonnante renaissance grâce à une clientèle exigeante qui ne veut plus d’une production de masse ni de ces « grandes marques » pour parvenus internationaux.
Tabac, fusils, portos, tweeds, chemises : tout l’univers fermé de l’upper class britannique ouvre un instant ses portes et révèle ses traditions d’excellence ainsi qu’un conservatisme de bon aloi, puisque ces entreprises, souvent familiales, préservent et développent un savoir-faire ancestral, allié à un redoutable sens du commerce. Grâce à ce Perfect Gentleman, nous savons (ou nous voyons confirmer ce que nous avions appris par ouï-dire, entre deux portos) où trouver le chapeau (chez Lock), la flanelle (chez Fox Brothers), le stilton ou la popeline, les parapluies victoriens et les costumes bespoke - c’est-à-dire taillés à la main sur mesure pour une personne qui a décidé de tous les détails, jusqu’aux plus invisibles. Comme le montre bien l’ouvrage, la quintessence du luxe anglais se trouve concentrée dans un espace unique au monde, celui de Picadilly et de St James, qui est aussi celui des clubs, où se croisent les ombres de Byron et de Brummell.
Christopher Gérard
James Sherwood, The Perfect Gentleman, Thames & Hudson, 222 pages, 38£
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02 mai 2012
Christopher Gérard
"Le nom de cet écrivain belge est parvenu jusqu’à moi grâce à un commentaire dont il a aimablement gratifié un de mes billets. Il tient un blog remarquable de goût et de culture. Il ne suffit pas d’être cultivé. Encore faut-il l’être assez pour choisir sa culture. Tel est le cas de Christopher Gérard dont les goûts littéraires dessinent une famille. Cette photo de lui lisant le manifeste Chap m’a fait sourire. Admirez, à l’arrière-plan, l’élégance chapiste des petits oursons"
dixit: http://lechouandesvilles.over-blog.com/article-de-quelque...