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29 avril 2014

Le Regard des princes à minuit

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Auteur célèbre de (bonne) littérature pour adolescents, Erik Lhomme est avant tout un aventurier, qui, naguère, risqua sa peau dans les neiges de l’Hindou Kouch sur les traces du yéti ou des dernières tribus polythéistes. Alpiniste, fin lettré et écrivain à succès : cocktail peu courant et d’autant plus savoureux que, réfugié dans son refuge de la Drôme provençale, l’homme est resté d’une simplicité franciscaine. Surtout, il est demeuré fidèle à sa jeunesse rebelle – une rébellion par le haut, chevaleresque et vitaliste. Sept nouvelles dédiées à la mémoire du regretté Jean-Louis Foncine attestent que notre prince Erik ne renie pas ses maîtres Nietzsche et Héraclite. Sept récits d’épreuves qui sont autant d’illustrations d’une même révolte contre le monde moderne, sa veulerie et sa vulgarité. Que ses héros dansent la câline mazurka (« qui permet à une fille d’être intime avec un garçon sans qu’elle ait besoin d’enlever ses vêtements »), qu’ils dynamitent sans complexe une antenne de télévision (cet instrument du mensonge), se bagarrent à mains nues (comme dans Fight Club) ou méditent à la belle étoile dans la forêt de Brocéliande, tous cheminent vers une initiation sans rien de formel. Tous subissent une épreuve qui leur permet de mieux se connaître et de devenir ce qu’ils sont de toute éternité : des chevaliers. Naïf ? Il s’agit d’un livre pour adolescents (à partir de 12 ans), donc du plus haut sérieux, plein d’enseignements chuchotés au creux de l’oreille à qui en est digne.  Les adultes (jusqu’à 77 ans) le liront – non, je ne vais tout de même pas écrire avec « profit » - avec plaisir.

 

Christopher Gérard

 

Erik Lhomme, Le Regard des princes à minuit, Gallimard jeunesse, 144 pages, 7,65€

24 avril 2014

Livr'Arbitres

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A lire, les commentaires, comme toujours pertinents et pleins d'élégance, du Chouan des villes, avec en prime une amusante photo de votre serviteur: 

http://lechouandesvilles.over-blog.com/article-avis-aux-a...

 

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Magnifique soirée d'amitié vendredi dernier pour le lancement de cette nouvelle livraison de Livr'Arbitres consacrée à Marcel Aymé, et dont j'ai coordonné le dossier Dandysme (avec Ludovic Maubreuil sur quelques samouraïs du cinéma français, un entretien avec le Chouan des villes et votre serviteur).

http://livr-arbitres.com/

 

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23 avril 2014

Un Homme dans l'Empire

 

 Un curieux roman antimoderne

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que j'ai chroniqué ici :

 http://www.lespectacledumonde.fr/index.php?option=com_con...

 

 

 

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22 avril 2014

Dernières nouvelles du jazz

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Auteur de deux essais sur le jazz, collaborateur de Jazz Magazine et des Cahiers du Jazz, Jacques Aboucaya incarne ce genre de spécialiste incollable qui, au bout de sept secondes, reconnaît tel concert donné en 1902 à la Nouvelle Orléans, tel jam session bruxelloise des années 40. Evoquer devant lui Art Pepper ou même Marcus Lowdeloo le plonge en transe, une transe que seul un triple bourbon hors d’âge parvient à calmer. Un dur et pur, un fondu du microsillon, empli d’un total mépris pour les CD (« ce signe qui sonne comme un ordre de capitulation »). Last but not least, Jacques Aboucaya est un écrivain de race : ce lettré, critique littéraire exigeant (dans Service littéraire par exemple), ce biographe exemplaire de Paraz, écrit, dans un français limpide, des nouvelles qui se dévorent séance tenante. Moi qui ai peu de goût pour le jazz (mis à part Swing 42 dans l’enregistrement inédit du Palazzo Concordia du 1er avril 1944), je n’avais pu, à l’époque (en 2006), lâcher son recueil de nouvelles avant d’en avoir dégusté la dernière page. Aujourd’hui que L’Age d’Homme a l’excellente idée de rééditer ce recueil enrichi de trois inédits, je réitère mon verdict : ciselées avec un respect infini du lecteur, ponctuées avec une rare maestria (« le bon tempo » dixit F. Cérésa),  ces quinze nouvelles révèlent un auteur d’une clarté solaire. Loufoques (le désopilant Rabbit, ce mainate devenu critique de jazz ; ces extraterrestres fanatiques de Bud Powell) ou poignantes (la jeune vierge sacrifiée sur l’autel du saxophone), ces Dernières nouvelles du jazz sont bien d’un styliste de haut parage.

 

 

Christopher Gérard

 

Jacques Aboucaya, Dernières nouvelles du jazz, L’Age d’Homme, 15€.

 

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